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Le jardin japonais est une scène de tableau, composée de divers plans, des plantes souvent taillées mais qui semblent l’avoir été par la nature elle-même, comme la reproduction d’un paysage mais dans un espace clos et réalisé par la main de l’homme, un paysage rêvé. Un massif japonais est structuré très précisément autour d’éléments remarquables auxquels vont s’ajouter des végétaux choisis pour recréer une scène idéalement naturelle.
Définir le projet de massif japonais
Quelle orientation ?
Le jardin japonais est surtout un jardin de mi-ombre, les végétaux structurants pourront créer cette ombre si l’orientation rend le massif trop ensoleillé.
Faut-il améliorer le sol ?
Une terre plutôt acide est nécessaire, pour pouvoir planter azalées, skimias, rhododendrons, érables.
Pourquoi pas une rocaille ?
Des roches de gré ou de calcaire peuvent être disposées en gradins, roches entre lesquelles sont insérés des végétaux comme le saule exotique en buisson, des cheveux d’anges ou autres graminées dont le feuillage est souple.
Quelles couleurs pour un massif japonais ?
- Il y a peu de couleurs dans un massif japonais, les feuillages, parfois assez variés répondent à une couleur de fleurs, rarement plus. Encore une fois c’est l’esthétisme et l‘harmonie qui guideront vos pas. - Il est possible aussi de créer un massif monochrome, en n’utilisant que des feuillages verts pour les arbres et arbustes.
Concevoir la structure de votre massif japonais
- La structure est réalisée par des végétaux qui imposent leur présence, soit par leur couleur, soit par leur taille ou densité. Les autres plantes et éléments seront placés en fonction de cette structure. - Les végétaux les plus gros sont plutôt intégrés dans les premiers plans et les plus petits dans les derniers pour accentuer l’effet de profondeur et agrandir visuellement le massif. - Les végétaux de petite taille sont présents pour mettre l’accent sur une statue, des rochers, une lanterne. - Les éléments horizontaux se confrontent aux éléments verticaux en toute harmonie, l’ensemble doit être visuellement reposant et équilibré. - Un massif japonisant ne peut être ni symétrique ni linéaire, sa forme respecte celles que l’on trouve dans la nature. - Mariez végétaux et rochers pour un visuel plus naturel : des petites pierres irrégulières en guise de bordure ou bien une grosse posée près d’un arbuste ou d’un arbre, entourés de mousse ou autre couvre-sol. - Le paysage créé dans ce massif ne doit pas être surchargé, l’objectif est de reproduire la nature en l’améliorant.
Choisir les végétaux
Le massif de style japonais est rarement composé de fleurs, mais plutôt d’arbustes, persistants et caducs, il est intéressant de jouer sur les floraisons et les feuillages selon les saisons, pour avoir toujours un visuel attractif.
- Le buis va imiter les bosquets lorsque sa taille est irrégulière. C’est une des plantes que l’on retrouve régulièrement dans les jardins japonais. - L’érable du Japon, élément quasi indissociable du jardin japonais, est à privilégier : son port, élégant quelle que soit l’espèce, les coloris de ses feuilles du printemps à l’automne, en font un allié de choix pour un massif japonisant réussi. Quelques variétés très attrayantes : "Aureum", "Dissectum", "Oeno yama", "Seiryu". - Les conifères et autres cotoneasters, taillés, font partie intégrante du visuel d’un jardin japonais. Le pin, symbole de longévité par excellence, est souvent taillé en candélabre pour le vieillir et lui donner cet aspect si particulier. Pin Wollemi, cryptoméria du Japon "Elegans viridis", pin nain "Pumilio" par exemple supportent bien la taille. - Le cerisier "Automnalis rosea" apportera son éclatante floraison rose et blanche de l’automne jusqu’au printemps. - Le bambou, placé près d’un arbuste taillé de façon très rigoureuse, permet un beau contraste et de la légèreté dans le massif : Fargesia robusta, Fargesia rufa, Chimonobambusa marmorea. - Les azalées et rhododendrons, taillés pour former un buisson compact, sont fréquemment la seule tâche colorée parmi les feuillus et autres arbustes : azalée "Hino Crimson", azalée "Bloaw's pink", rhododendron "Olga", rhododendron "Madame Masson". - Hostas, mahonias, glycines, citronniers et orangers, pieris, fatsia.
Les végétaux pour une rocaille
- Des fougères : fougère des murs, fougère mâle crispée, fougère mâle étroite, ... - Des conifères nains : cryptoméria du Japon "Vilmoriana", genévrier rampant "Old gold", pin noir "Pierrick Brégeon"...
Tailler arbres et arbustes pour son massif
La taille, outre le côté purement pratique du nettoyage des branches mortes ou inutiles, est couramment utilisée pour vieillir artificiellement les arbres mais aussi pour apporter un aspect intéressant, étonnant, à un arbre ou arbuste. - mettre en valeur un tronc esthétique : celui-ci est dégagé, seules les branches primaires sont conservées. - tailler en nuage un arbre ou arbuste qui attirera le regard : les branches tertiaires sont supprimées pour n’en laisser que celles proches du bout de la branche secondaire, pour former des toupets. - tailler en plateau des arbustes ou buissons bas pour valoriser des végétaux proches qui ne se taillent pas ou peu, comme les bambous ou les érables.
Les niwakis sont ces arbres dont la taille est réalisée pour leur donner un aspect déjà ancien. La forme naturelle de l’arbre est gardée mais est épurée : les rameaux gênants ou en trop grand nombre sont supprimés. La taille permet aussi de conserver une dimension raisonnable à l’arbre et de l’alléger afin que le regard puisse le traverser. La taille en plateau ou en nuage n’en sont que des types accentués.